Fidel Castro et Pierre Elliott Trudeau
En 1976, Pierre Elliott Trudeau devient le premier dirigeant d’un pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à effectuer une visite officielle à Cuba depuis le coup d’État qui a porté Fidel Castro au pouvoir dans l’île, en 1959.

Ce moment historique n’est pas dû au hasard. Les deux hommes se portent une admiration mutuelle et partagent un anticonformisme certain, qui facilite leur bonne entente. Relate ainsi le professeur d’histoire à l’Université TELUQ Éric Bédard.
Cette camaraderie entre Castro et Trudeau se développe autour de plusieurs points communs. Il s’agit de deux esprits cartésiens. Éduqués par des jésuites, ils sont diplômés en droit. Côté personnalité, ils partagent un goût pour l’anticonformisme et présentent un esprit frondeur.
On souligne, encore aujourd’hui, leur talent en tant que réformateurs sociaux. Par ailleurs, durant leur exercice du pouvoir, ils ont favorisé une politique étrangère misant sur une distance réelle avec les États-Unis.
Une vraie amitié
« C’était un des hommes les plus sincères que j’ai connus. Il était aimable et modeste avec les gens ». A alors déclaré Fidel Castro en octobre 2000, après les funérailles de Pierre Elliott Trudeau. Même si Castro n’a jamais été reçu officiellement par le Canada, le dirigeant cubain tenait à assister aux funérailles de son grand ami.
À son retour à Cuba, il décrète même un deuil national dans son pays pour souligner la disparition de l’ex-premier ministre du Canada.
Une visite loin de faire l’unanimité
En janvier 1976, Trudeau se rend donc à La Havane pour ce geste historique d’une première visite officielle dans l’île des Caraïbes.
Le séjour se déroule lors d’une période de détente. La guerre du Vietnam est terminée, et les États-Unis négocient, en secret, une entente pour adoucir leurs liens avec Castro et son gouvernement. Déjà en 1969, Trudeau plaidait devant les dirigeants internationaux pour cette normalisation des relations avec Cuba.
Des retombées pendant des années
Pierre Elliott Trudeau fait fi des pressions internationales et arrive, le 26 janvier, à La Havane avec sa femme Margaret et son fils Michel, encore aux couches.
Trudeau est reçu en grande pompe. Lors d’un discours, il vante le système public d’éducation et de santé de Cuba. Une façon de confirmer encore plus cette amitié politique naissante.
La bonne entente entre les deux hommes va contribuer à intensifier les échanges commerciaux entre le Canada et Cuba. De nouvelles ententes sont signées entre les deux pays. Le Canada va notamment offrir une aide financière substantielle au pays du leader révolutionnaire pendant les années 1970.
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