En pénurie mondiale le miel de Cuba le meilleur
Cet article se fonde sur les informations recueillies par Frédéric Hénin pour WikiAgri
Le miel à Cuba, une affaire lucrative et bio!
Vingt-cinq ans sans pesticides pour Cuba
Pour choisir son miel, il devient obligatoire de bien regarder l’étiquette. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux, la demande mondiale explose. Et la production mondiale, de l’ordre de 1,8 millions de tonnes, se suffit plus à satisfaire cet engouement, d’autant qu’elle stagne.
Dès lors, le miel s’ouvre à tous les trafics. Au niveau mondial, on trouve des miels « adultérés », c’est-à-dire allongés d’eau et de sucre. D’autres sont carrément frelatés. En France, les vols de ruches sont légion. Car c’est la ruche qui attire, l’unité de production en somme.
L’impossibilité d’augmenter la production est liée à la surmortalité des abeilles. Celle-ci est souvent attribuée à la seule utilisation des phytosanitaires.
En réalité, évoquer la conjugaison de plusieurs phénomènes, dont cette utilisation, serait plus juste. Ajoutons le dérèglement climatique.
En pénurie mondiale le miel de Cuba le meilleur
Et le parasite varroa fait d’indéniables dégâts dans les ruches. Plusieurs recherches sont en cours pour endiguer sa prolifération : sélectionner les abeilles les plus résistantes à son impact, ou encore trouver des « prédateurs » à ce parasite.
Certains ont été identifiés, mais on ignore encore leur impact sur l’environnement, des tests sont en cours avant de les « lâcher dans la nature » : il ne faudrait pas que les effets collatéraux du remède dépassent les problèmes posés par le mal.
Sur la partie « phytosanitaires et autres activités humaines », le sujet réclame, lui aussi, du temps. Comme l’explique Frédéric Hénin dans son article publié sur WikiAgri, remettre en cause les modes de production effraie, car cela correspond à des perspectives de rendements de céréales en baisse, donc de marchés mal approvisionnés avec in fine des risques d’émeutes de la faim dans les pays émergents.
Cuba un exemple particulier
Aujourd’hui, un pays parvient à des rendements par ruche spectaculaires, Cuba. Là où la France obtient 21 kilos de miel par ruche par an, Cuba fait mieux que doubler la mise avec 45 kilos. Comment obtient-on une telle différence ? C’est toute la question !
Plusieurs hypothèses. La première (celle qui est avancée le plus souvent) : après la chute de l’empire soviétique (son fournisseur en bien des produits, dont tout ce qui est engrais agricoles) en 1991 alors que l’embargo avec les pays proches (Etats-Unis et autres) perdurait, Cuba n’a pas eu d’autres choix que de se passer de phytosanitaires, pour adopter une agriculture se rapprochant de ce que l’on appelle aujourd’hui le bio.
Et ce serait donc l’absence de phytosanitaires qui aurait encouragé le développement de l’activité des ruches. Cette thèse a d’ailleurs été étayée récemment par un article de Saint et Naturel. Il en existe une autre, les chercheurs cubains ont mis au point une sélection d’abeilles résistantes au varroa, et là ce serait donc davantage le « zéro parasite » qui serait à l’origine de cette bonne santé des abeilles cubaines.
Comme souvent, la vérité est sûrement dans la synthèse de ces deux hypothèses, puisqu’elles réunissent à elles deux les conditions idéales pour des essaims performants.
Derrière le miel, la pollinisation des plantes
La problématique du miel ne se limite pas à contenter des consommateurs qui seraient soumis à un effet de mode. En fait, derrière l’incapacité à augmenter le nombre d’essaims pour rendre les plus performantes, il y a aussi le sujet de la pollinisation des plantes.
Ne pas avoir de solutions pour le miel aujourd’hui peut signifier être en difficulté pour l’ensemble de nos cultures demain. D’où l’obligation de prêter attention au phénomène.
Pour nos consommateurs, il faut savoir que sur les 45 000 tonnes de miel consommées par les Français en un an, 35 000 sont importées. D’où une vigilance obligatoire sur les produits achetés, y compris dans notre contrée…
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