Des scientifiques s’apprêtent à s’installer dans certains hôtels des Caraïbes très prisés des touristes québécois afin de sauver les barrières de corail essentielles à la survie des plages.
La chaîne d’hôtels espagnole Iberostar est un des premiers hôteliers au monde à se lancer dans cette aventure, après les hôtels de luxe InterContinental. Le Journal de Montréal a assisté au lancement du projet à Madrid.
«Nous devons beaucoup aux océans et nous voulons leur rendre quelque chose», a déclaré la vice-présidente du groupe, Sabina Fluxà.
Pas moins de 80% des 110 complexes hôteliers d’Iberostar sont en bord de mer et génèrent une bonne part des 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel du groupe.
Des scientifiques s’apprêtent à s’installer dans certains hôtels des Caraïbes très prisés des touristes québécois afin de sauver les barrières de corail essentielles à la survie des plages.
La chaîne d’hôtels espagnole Iberostar est un des premiers hôteliers au monde à se lancer dans cette aventure, après les hôtels de luxe InterContinental. Le Journal de Montréal a assisté au lancement du projet à Madrid.
«Nous devons beaucoup aux océans et nous voulons leur rendre quelque chose», a déclaré la vice-présidente du groupe, Sabina Fluxà.
Récifs en péril
Réservoirs de biodiversité les plus riches de la planète, les récifs abritent 25% de la vie marine mondiale. Ils constituent aussi des remparts naturels contre la houle et les ouragans. Sans eux, les vagues dévoreraient les plages.
Mais, «on considère qu’environ un quart des récifs coralliens mondiaux a déjà subi des dégâts irréversibles, et que deux tiers sont gravement menacés», selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Dans les Caraïbes uniquement, les récifs pourraient disparaître complètement d’ici moins de 20 ans, d’après le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Pouponnières de coraux
Dans l’espoir de renverser la vapeur, les scientifiques s’apprêtent à créer des pouponnières de coraux en pleine mer, au large des hôtels d’Iberostar. Ils s’installeront d’abord à La Romana, en République dominicaine.
Leur action consistera à prélever des morceaux de corail en mer, à les multiplier en pouponnière, puis à les transplanter dans les zones endommagées des récifs à la manière de jardiniers marins.
«C’est un peu comme planter des arbres. On fait de la reforestation», explique Luis Mota, directeur général stratégie et finances chez Iberostar.
Expérimentée depuis quelques années, la technique a donné des résultats positifs dans la Grande barrière de corail en Australie et sur les côtes du Kenya où la Banque mondiale et les Nations unies financent un projet de restauration des récifs depuis 2014.
Cet hiver, 57% des Québécois prendront des vacances et 32% d’entre eux iront dans le Sud, la plupart pour une semaine (37%) dans un hôtel de type tout inclus (55%), d’après le plus récent sondage d’intention de voyage de CAA-Québec.
La construction d’autres hôtels critiquée
Madrid, Espagne | Tout en prônant la protection des récifs, Iberostar continuera de construire ses hôtels «en première ligne de plage», une pratique qui nuit aux coraux.
Le groupe espagnol a annoncé l’acquisition de terrains au Mexique et à Aruba, dans les Antilles, où il compte construire des hôtels de type tout inclus, la gamme la plus populaire chez les touristes québécois.
Loi littoral
Or, l’urbanisation du littoral est une cause importante de la disparition des coraux, indique l’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR), une organisation qui regroupe des scientifiques et des décideurs en environnement.
Cette pratique entraîne «l’érosion des côtes, provoquant l’étouffement des récifs par l’invasion de sédiments», explique l’IFRECOR.
La presse espagnole ne manque pas de pointer Iberostar du doigt pour ses constructions les pieds dans l’eau.
Pot-de-vin
Le groupe a récemment été mentionné dans l’affaire Yate (el caso Yate) qui implique 17 hôtels de différentes bannières construits dans l’archipel espagnol des Canaries.
Les hôtels visés violent la Loi littoral qui interdit depuis 1988 les constructions à moins de 100 m du rivage espagnol, afin de protéger la mer et la côte de l’urbanisation.
Il y a un an, l’ex-maire de Yaiza, sur l’île de Lanzarote, a avoué avoir accepté des pots-de-vin pour autoriser la construction de ces hôtels. Il a écopé de six ans de prison, mais aucune accusation formelle n’a été déposée contre les hôteliers.
Questionné sur la protection du littoral, le chef des opérations d’Iberostar, Aurelio Vazquez, a assuré au Journal de Montréal que son groupe fait toujours preuve de «délicatesse» à l’égard des milieux naturels où il s’installe.
«Depuis plus d’une décennie, la quasi-totalité de nos hôtels sont certifiés par les principaux labels environnementaux internationaux», a-t-il insisté.
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