«J’étais sur le point de paniquer à Cuba»

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Raymonde Bégin, une résidente de Champlain, était de retour en sol canadien, jeudi, après s’être retrouvée coincée pendant six jours à Cuba, j’étais sur le point de paniquer.

La compagnie Caribe Sol nous a laissés complètement à nous-mêmes. On s’est arrangés seuls, nous n’avons pas eu d’aide», raconte-t-elle encore sous le choc.

Pour réussir à sortir du pays, Mme Bégin a dû multiplier les appels et se trouver un vol de retour par elle-même, ce qui n’a pas été une mince affaire. En effet, tous les vols affichaient complet et ce n’est que six jours après la fin de ses vacances qu’elle a enfin pu dénicher un vol sur les ailes d’Air Canada au coût de 800 $. «Il y a des familles qui se sont séparées et qui ont pris des vols différents pour revenir au pays», souligne Mme Bégin.




Raymonde Bégin, une voyageuse aguerrie, en était à son sixième voyage à Cuba. «J’adore Cuba, c’est un beau pays et les gens sont très accueillants. Ce que je déplore, c’est d’avoir été gardée dans l’ignorance et que personne ne nous a dit quand nous pourrions partir», souligne-t-elle.

La dame a acheté son voyage sur le site Voyages à Rabais et elle a été prise en charge par Caribe Sol ensuite. Elle est arrivée à Varadero le 12 mai dernier et elle devait revenir le 19 mai. Le 19 mai, elle s’est présentée au lobby de son hôtel, le Puntarena, avec ses valises. Une représentante de la compagnie Caribe Sol affichait une feuille où il était indiqué qu’il n’y aurait aucun départ en raison d’un problème opérationnel. «On s’est dit, une journée, ce n’est pas la fin du monde», confie-t-elle.

Cependant, le scénario s’est répété. «Le lendemain, ils nous ont dit qu’il n’y aurait pas de vol pendant toute la fin de semaine. Nous avons posé des questions et nous avons appris qu’il y avait eu un écrasement d’avion et qu’une centaine de personnes étaient décédées», souligne Mme Bégin. C’est à ce moment que Raymonde Bégin a réalisé l’ampleur de la situation.

Une garderie fermée
Propriétaire d’une garderie en milieu familial, Mme Bégin a rapidement compris qu’elle ne serait pas de retour au pays pour accueillir ses cinq amis au début de la semaine. De Varadero, elle a contacté tous les parents pour les aviser de la situation. «Je ne voulais pas que les parents se heurtent à une porte barrée en début de semaine. J’ai donc fait des pieds et des mains pour les contacter», précise-t-elle. Contrairement à la voyageuse, les parents étaient bien au fait de la situation cubaine. «C’est incroyable. Ils en savaient plus que moi sur ce qui se passait. Les gens là-bas ne nous disaient rien», s’exclame-t-elle.

Elle a ensuite contacté ses assurances pour les aviser de la prolongation de son séjour. «Il fallait penser à tout. Les assurances, les médicaments et même les sous. Certains voyageurs n’ont pas pu faire comme moi. Ils n’avaient pas nécessairement les moyens de mettre un vol de retour de plus sur leur carte de crédit», précise Mme Bégin.

Un point de non-retour
«J’ai patienté jusqu’à lundi matin et c’est là que j’ai compris que personne ne nous viendrait en aide. La représentante sur place nous a dit de nous trouver d’autres vols, qu’elle n’était pas en mesure de nous donner une date de départ pour le moment», relate-t-elle.

Sous le choc et laissée à elle-même, Mme Bégin n’a eu d’autre choix que de se débrouiller. «Nous n’avions plus aucune confiance en cette compagnie. J’étais prise dans un autre pays et je ne savais pas quand j’allais revenir au Canada. J’étais vraiment très anxieuse. Je n’arrivais plus à manger et encore moins à dormir. J’étais dans tout mes états», avoue-t-elle. Mme Bégin a finalement déniché un vol de retour après de multiples démarches.

Un soulagement 
«Dès que j’ai mis le pied à l’aéroport, je me suis sentie mieux», assure celle qui s’est présentée plus de douze heures avant son embarquement afin d’être certaine de quitter l’île. Elle explique que, d’un point de vue extérieur, être coincé sur une île avec de belles plages sablonneuses n’a pas l’air si terrible, mais que concrètement, cela n’a rien d’idyllique.

«Psychologiquement, c’était difficile. Être dans un endroit contre sa volonté, sans réponses à nos questions et vivre dans l’incertitude, c’était impossible d’être bien. Mes vacances ont été gâchées. Le personnel de l’hôtel a été formidable, mais toute cette anxiété m’a causé des problèmes de santé», précise-t-elle.

Elle ajoute qu’elle a appris que les passagers qui n’avaient pas les moyens de payer le vol de retour de leur poche ont été pris en charge par la compagnie Caribe Sol vers la fin de la semaine.

Des recours possibles?
Raymonde Blais ne compte pas en rester là. Elle a déjà entamé des démarches afin de se faire rembourser les frais encourus. D’ailleurs, lors de la visite du Nouvelliste, elle a reçu un appel pour l’aviser que son vol de retour serait remboursé par la compagnie Cubana de Aviación. «Je ne réclame pas une somme astronomique, je désire seulement être dédommagée pour ce voyage qui a été complètement gâché. Je veux aussi que les gens s’informent avant de réserver des vols sur une compagnie comme celle-ci. Parfois, le vol coûte un peu plus cher, mais le fait d’avoir l’esprit tranquille a une certaine valeur», conclut-elle.

Rappelons qu’un avion opérant un vol intérieur cubain, avec 104 passagers et six membres d’équipage mexicain à bord, s’est écrasé le 18 mai dernier peu après son décollage de La Havane. Le dernier bilan fait état de 112 morts. L’appareil était loué par la compagnie Cubana de Aviación au Mexicain Global Air.

CATHERINE BERGERON
Le Nouvelliste

2 commentaires sur “«J’étais sur le point de paniquer à Cuba»”

    1. Utilité du fonds
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      Le fonds est utilisé pour vous rembourser dans des situations déterminées. La page Situations couvertes par le fonds donne de l’information détaillée.

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