Le blocus qui tue
C’est que je trouve que la situation là-bas est alarmante. De plus, la campagne électorale actuelle est loin de m’emballer, je la trouve drabe et désolante, surtout avec les tristes spectacles qu’on nous offre tous les jours, avec les Justin Trudeau, Andrew Sheer, Jagmeet Singh, Elizabeth May et Maxime Bernier qui sont tous plus pitoyables les uns que les autres avec leurs promesses-bonbons à la con.
Si vous ajoutez à ce tableau nos deux prétentieux de la soi-disant gauche prolétarienne, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, toujours aussi risibles dans leurs costumes de prêtresse et de prêtre, qui n’en ratent jamais une dans la surenchère des idées vertueuses, n’en jetez plus, la cour est pleine.
À tel point que je suis d’accord avec Gilles Proulx lorsqu’il trouve que « les Québécois sont fous ». Et avec Richard Martineau qui se demande avec raison « comment peut-on à la fois appuyer la loi 21 et triper sur un PM qui défend une vision hyper zélée du multiculturalisme ? » C’est-y assez déprimant.
Quant au Bloc québécois, même s’il me semble de loin plus sympathique que les autres, j’ai déjà dit que je ne peux cautionner sa position sur le Venezuela, alignée sur celle des pays autoritaires et belliqueux comme le Brésil, la Colombie et les États-Unis. Une position de neutralité, à tout le moins, comme celle de l’Union européenne, aurait été appréciée.
Ce qui se joue actuellement au Sud, c’est l’avenir de ce phare qu’a été Cuba. Peut-on imaginer un seul instant ce qu’aurait été l’Amérique latine et même le monde sans la présence de ce petit pays qui a su résister, souvent seul dans son coin, aux coups de butoir de la plus grande puissance militaire au monde, les États-Unis? Un monde à l’image de Mister Trump!
Vous trouvez peut-être que je vous casse les oreilles avec mes nouvelles du Sud?
La semaine dernière, je vous parlais du pétrolier qui devait accoster à la raffinerie de Cienfuegos, à Cuba. Il est finalement arrivé à bon port, le 14 septembre, en provenance du Venezuela. Il a réussi à passer entre les mailles juridiques tissées par les États-Unis. Mais ce n’est que partie remise. Les prochains arrivages de pétrole n’auront lieu qu’en octobre et on suppose qu’il faudra de nouveau jouer au chat et à la souris avec l’empire. Entre-temps, on devra survivre et d’abord assurer le ravitaillement des endroits prioritaires à travers l’île.
Mais ce n’est pas tout. Actuellement des bureaux d’avocats à Miami s’affairent à monter des dossiers de réclamations contre des entreprises d’aviation qui utilisent l’aéroport José Marti à La Havane, sous prétexte qu’avant la Révolution, cet aéroport était une propriété privée et que sa nationalisation serait illégale.
Comme il est impossible de poursuivre le gouvernement cubain, on a donc décidé de s’en prendre aux usagers. Sont visées aussi bien des compagnies aériennes américaines et canadiennes comme Air Canada qu’européennes et asiatiques. Ces poursuites sont rendues possibles aux États-Unis grâce à l’application d’une clause de la loi Helms-Burton signée par le président Clinton en 1996 mais jamais appliquée jusqu’à tout récemment. Le but évident : nuire au tourisme, une des sources importantes d’entrée de devises.
Juste pour la période comprise entre le mois d’avril 2018 et le mois de mars 2019, les pertes occasionnées par le blocus américain se chiffrent à 4 milliards 343 millions de dollars. Sans parler des vies humaines. Imaginez pendant soixante ans.
Le blocus qui tue
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